Pourquoi les filles se retrouvent-elles à la rue ?
La République Démocratique du Congo est un pays tropical où se succèdent une saison sèche et froide et une saison chaude et humide. Lubumbashi est à 1200 m d’altitude, et à certaines période de l’année, le froid peut être la cause de décès d’enfants en bas âge et dénutris.
La population dans sa grande majorité vit dans des conditions très précaires ayant difficilement accès aux soins et à la scolarisation. La survie alimentaire se fait au jour le jour, une partie de la population cultive des parcelles avec du manioc du choux de chine pour faire face. La pauvreté touche toute la population, paradoxe dans un pays possédant tant de ressources naturelles (minières et autres) mais dont les revenues de l’exploitation profitent qu’à quelques uns ce qui fragilise la vie des familles.
La République Démocratique du Congo est un pays en guerre. Celle-ci à l’est (Kivu) entraîne un flot de réfugiés (ils sont très présents mais pas majoritaire en nombre dans la population) qui arrive à Lubumbashi. Ce sont souvent des femmes seules avec enfants, sans ressource, sans lieu d’accueil et parfois sans connaître la langue. Les hommes ont été enrôlés ou tués. Les femmes ont subi des sévices graves.
Le taux de positivité au HIV est élevé et le SIDA entraîne une déstructuration de la famille avec des décès des recompositions familiales. Traditionnellement un enfant est précieux, mais avec les problèmes économiques et familiaux, les petits garçons ont été les premières victimes et ont été abandonnés, puis maintenant ce sont des petites filles qui se retrouvent à la rue.
Suite à ces malheurs dans la famille, les enfants sont accusés de sorcellerie ce qui justifie leur abandon.
Parfois ce sont les deux parents qui sont décédés (sida) laissant la charge des enfants à des grands parents ou des personnes de la famille qui si un problème arrive, soit de ressources, soit de santé, chasse l’enfant lui demandant de se débrouiller seul.
Pour la plupart, la crise économique et sociale est le facteur important dans les attitudes des parents, elles ont été abandonnées ou chassées sous le prétexte de sorcellerie, ou ont fui la violence familiale et vivent pour les plus âgées, de la prostitution. Celles-ci peuvent se retrouver enceintes, parfois plusieurs fois. Le devenir de l’enfant est des plus incertain. Bien sûr, certaines sont atteintes du Sida.
Les plus jeunes ont entre 5 et 13 ans. Ce sont elles qui sont accueillies dans la maison Katimel. C’est donc un lieu d’accueil nécessaire mais aussi une mission de longue haleine.